Comment vous abordez cette campagne pour les législatives ?
Je pense que la campagne a bien démarré à Ziguinchor et que l’ensemble des acteurs sont en train de se mouvoir, en particulier les représentants de notre Coalition Bokk Guis Guis. C’est vrai que nous n’avons pas fait beaucoup de tintamarre, nous avons plutôt choisi de faire des visites de proximité et trois équipes sont en train de sillonner la commune de Ziguinchor. Je serai à Ziguinchor à partir du 21 juin, accompagné de notre tête de liste, Pape Diop qui sera dans la région naturelle de Casamance le 19 juin. On va commencer par Vélingara, Médina Yoro Foula, ensuite Kolda, et puis à partir du 20 juin, nous sommes dans la région de Sédhiou et le 21 nous arrivons à Ziguinchor pour faire des activités. C’est d’ailleurs pourquoi ils ont reculé leur réunion de Conseil des ministres d’une quinzaine de jours. Nous sommes très confiants, ma coalition est en train de battre une belle campagne pour notre tête de liste, mais aussi pour l’ensemble de nos acteurs. Je suis actuellement à Dakar où je fais beaucoup de visite de proximité et au niveau de la banlieue. Je vais poursuivre le travail dans les Sicap et certains quartiers de Dakar. Demain (ce vendredi) et samedi, je suis dans la région de Thiès ; dimanche, je suis à Kaolack Nioro et lundi à Kédougou.
Votre absence à Ziguinchor ne risque-t-elle pas de constituer un handicap dans la conquête des suffrages des ziguinchorois ?
Il faut que, de plus en plus, les Ziguinchorois se rendent compte que je ne suis plus seulement un leader de la ville et de la région. Ils seront davantage en face de représentants soit de mon parti soit de ma coalition. Mais compenser les jours d’absence. Du 21 juin où je serai de façon active sur le terrain à Ziguinchor et dans la région, au 1er juillet, le jour de l’élection. D’ici là, les équipes qui sont sur place sont en train d’abattre un travail remarquable. Nous allons compléter le reste en venant sur le terrain
Vos ex frères libéraux de Ziguinchor sont en train de mener une campagne pour expliquer aux populations les raisons de votre défection. Ils disent que vous avez quitté le Pds, parce qu’il n’y a plus de fromage et de prairie. Qu’en dites-vous ?
C’est de la mauvaise foi. Moi-même j’ai commencé la campagne bien avant ; j’ai fait de la précampagne aussi bien à Ziguinchor qu’ailleurs. Maintenant pour les oiseaux de mauvais augure qui pensent que j’ai quitté parce qu’il n’y a plus de prairies, ce n’est pas vrai. Je me suis engagé dans ce parti il y a sept ans. Tout le monde sait que j’étais un haut fonctionnaire. Je suis venu sur le terrain politique à la demande du Président Wade qui était et qui reste le leader du Pds, Le Président Wade n’étant au pouvoir, et après l’avoir accompagné, je me suis senti libre de partir, parce que je n’avais plus de référant là-bas et je n’avais plus l’intention de contrôler le Pds. Comme je n’avais pas cette légitimité historique de diriger le patri, je me suis dit qu’il fallait construire moi-même ma propre maison. C’est ce qui m’a poussé à abandonner le Pds pour construire une maison qui n’est ni à droite ni à gauche, mais au centre, avec beaucoup d’autres cadres Sénégalais de tous bords. Nous sommes en train de mettre en place ce parti. Nous avons démarré la semaine dernière aux Usa où il y a beaucoup d’adhésions enregistrées à Atlanta, New York, Washington et dans d’autres Etats. Mais aussi, de façon générale dans la diaspora où nous avons la conscience tranquille. Si nous avions répondu positivement aux militants qui me le demandaient, alors que le bateau était en train de prendre de l’eau de toutes parts, je serais déjà parti. Cela tout le monde sait. J’étais le seul, après le premier tour, à qui Macky Sall a lancé un appel solennel. Youssou Ndour, représentant de Macky, a réitéré cette invite tout comme Gadio. Tout le monde m’a sollicité. Si j’étais un opportuniste je ne serais pas resté pour me battre comme je l’ai fait, jusqu’au bout, les armes à la main.
Où est-ce que vous en êtes avec le parti que vous allez créé ?
Pour le moment, nous avons deux propositions pour le nom du parti : Union citoyenne pour la République (Ucr), ou Union centriste sénégalaise (Ucs). La réflexion se poursuit au sein des cadres. Ce sont des jeunes très dynamiques et j’ai demandé à tout le monde aux Usa et au Sénégal de bien vouloir verser dans la corbeille leurs idées. J’ai donné l’idée, mais il ne m’appartient plus ; c’est un bien commun. Toutes les idées sont bienvenues.
Et Bokk Guis Guis ?
Bokk Guis Guis, c’est juste une coalition pour les législatives. Après ça, à partir du 2 juillet, je suis libre. Par conséquent je suis en train de me battre pour la construction du parti. Pour l’instant, l’objectif est de travailler dans Bokk Guis Guis. On ne sait si on ira ensemble pour les sénatoriales du mois d’août ; nous sommes en train de voir. D’ailleurs, c’est ce qui m’a poussé à quitter le Pds. Si le Pds était parti en coalition, je serais parti avec eux. Je ne minimise personne. Nous sommes en politique. Je ne sais pas quels sont mes véritables adversaires. Je pense que Bokk Yakaar est un adversaire, de même que le Pds. Mais compte tenu de la qualité de notre liste, je pense qu’il n’y a pas de crainte à se faire par rapports à nos anciens camarades.
Le régime du Président Macky Sall a initié les conseils des ministres décentralisés. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je condamne ces histoires de Conseil des ministres décentralisé. Cela n’est rien d’autre, qu’une campagne déguisée. Le Conseil des ministres est national par essence. Associer à ses réunions, des gens qui ne sont pas ministres, c’est du n’importe quoi. C’était plus judicieux d’organiser des CRD spéciaux voire des Conseils interministériels ou présidentiels.
La Casamance est aussi programmé. Allez-vous prendre part à cette réunion du Conseil si vous êtes convié ?
Il paraît que je suis convié, c’est le gouverneur qui vient de me le dire. Toutes les façons moi je suis en campagne électorale, j’apprécierai en fonction des intérêts de la ville. Je suis un républicain avant tout.
Pour la Casamance, j’ai déploré qu’on nous ait promis monts et merveilles, mais depuis que Macky Sall a été élu, il ne parle plus de la Casamance, aucune action n’a été faite ; sur le terrain nous n’avons pas vu de solution. Personne n’est désigné pour s’occuper du dossier. C’est vrai que Macky Sall a été en Gambie, comme du reste, le Président Wade. Il n’y a pas de nouveauté dans ce sens là. Les émissaires n’ont pas rencontré les gens du maquis mais ceux de Yaya Jammeh.
L’appel que je lance au gouvernement est d’ouvrir rapidement les négociations. Ils nous ont promis la paix, il faut qu’il la fasse. Je suis de ceux qui pensent que le lieu importe peu. Que ce soit en Gambie, Paris ou Londres, l’essentiel est de se mettre autour d’une table de négociation et de la faire en toute sincérité avec le Mfdc pour que nous puissions parvenir à une solution. On parle d’internationalisation du dossier, mais il l’est déjà. Les gens sont partout ; qu’on ose les rencontrer là où ils le désirent. Nous sommes prêts à accompagner les personnes de bonne volonté sur ce dossier qui requiert la participation de tous. Il ne faut pas en faire une affaire de coalition, mais nationale. Je suis tout à fait prêt à accompagner Macky Sall. Je le ferais en tant que Sénégalais d’abord, mais aussi en tant que fils de Casamance, maire d’une ville d’où le conflit est parti, à partir de Diabir. En tenant en compte de tout cela et des paramètres culturels de notre ville, je suis tout à fait prêt à l’accompagner avec d’autres pour aparvenir à des solutions.
Il semble que le Président utilise l’arme de la discrétion pour le règlement du dossier. Est-ce une bonne démarche ?
Mais c’est un problème qui est sur la table. Tout le monde en parle de façon ouverte. Il faudrait qu’on en parle et montrer une volonté réelle de négocier. Les gens ont fait des appels, on a entendu les différentes branches du Mfdc, lancer des appels pour des négociations. Il faut d’abord une réponse à ces appels. Si on travaille en secret, il faut aussi qu’il y ait de véritables actions politiques pour une lisibilité dans la démarche ; ce qu’on n’a pas encore vu.
Dans le cadre des audits, beaucoup de dignitaires sont en train d’être auditionnés. Comment préparez-vous votre prochaine convocation à la Dic ?
Vous savez, j’étais chef de brigade financière de la Dic, donc je serais content d’y retourner pour revoir mes collègues (rires), mais je ne vois pas ce que je vais y faire. Je pense que j’ai travaillé de façon sincère et loyale. Les gens oublient que je suis placé au plus haut sommet de l’Etat depuis bientôt vingt ans, parce que ma carrière n’a pas commencé avec le Pds. J’étais chargé de mission du Président Diouf, j’étais dans les services de sécurité ; après je suis devenu Secrétaire général de la présidence de la République pendant huit ans et demi. Pendant les cinq ans, je n’ai pas fait de politique, j’étais un haut fonctionnaire.
C’est plutôt le dossier de l’Anoci qui intéresse les Sénégalais, n’est-ce pas ?
Oui, le dossier sur lequel les gens s’appesantissent le plus, c’est celui de l’Anoci et où n’importe quel quidam apporte ses chiffres, sans vérification aucune. A l’Anoci, nous n’avons aucune crainte. Nous avons une des meilleures gouvernances d’Agence dans ce pays. Parce que Karim Wade a été là, parce que c’était le fils du Président, parce qu’on ne voulait pas en faire un success-story, ça l’aurait lancé, les gens se sont mis à inviter des chiffres, en racontant n’importe quoi. Ce qui est loin de la réalité. Nous avions une gouvernance bien définie. Au niveau de l’Anoci, il y avait le Conseil de surveillance dans lequel tous les ministères impliqués avaient des services techniques. Il y avait les organisations de la société civile, comme la Raddho, le Forum Civil, le Synpics, tous ont prouvé nos programmes. Chaque fois qu’on terminait un budget, ils nous donnaient un quitus. C’est vrai que j’étais Directeur Exécutif, c’est moi qui signais et ça suivait un processus. Il y avait d’abord une commission des marchés, le contrôle financier, le ministère des finances. Pour qu’un marché soit exécutoire, il devait être approuvé et c’est Macky Sall qui approuvait ces marchés ; il était Premier ministre. Les gens oublient ça, ils font du tollé. En tout cas moi je suis tout à fait serein, comme l’est Karim Wade et tous ceux qui nous ont accompagnés. Les gens ont travaillé en toute honnêteté, nous avons tout donné pour que ce sommet réussisse. Si on a changé Dakar aujourd’hui, c’est grâce à l’Anoci.
Le Président Wade dit que son fils Karim ne signait pas, mais que c’est vous. Qu’en est-il ?
Je n’ai pas l’habitude de commenter les propos du Président pour qui j’ai beaucoup de respect et d’affection. A l’Anoci, chacun avait son rôle. Il y avait le Conseil de Surveillance, le Président de l’Agence, le Directeur Exécutif. Chacun a joué son rôle. Moi j’ai joué pleinement le mien et j’assume toutes les responsabilités qui ont été les miennes et je considère qu’on n’a rien à nous reprocher. On ne peut pas m’attribuer le passif de l’Anoci en me refusant l’actif. Si on dit que c’est moi qui signait, cela veut dire que tous les travaux de Dakar, c’est moi qui les ai réalisés. Et comme je les ai réalisés dans la transparence et la parfaite honnêteté, mais je revendique cela. Pourtant, on n’a jamais appelé ma mère pour dire j’ai bien travaillé. Par conséquent, quand il y avait les fruits de tout cela (rires), j’étais exclu, maintenant, parce qu’il y a un soupçon de problème, on dit que c’est moi, j’assume. C’est moi, si c’est bon, si ce n’est pas bon, c’est moi, il faut tout me donner. Il ne faut pas me donner une partie et retirer l’autre.
Le dossier des audits vous a-t-il rapproché de Karim Wade ?
Karim est mon ami, c’est vrai que sur le plan politique on n’est pas sur la même longueur d’ondes actuellement ; lui est au Pds, moi je suis dans une coalition. Je pense que sur ce dossier, on n’a pas de problème. Lui-même sait que nous avons travaillé en toute honnêteté. Et je vais vous dire. Les gens qui sont intervenus dans le dossier de l’Anoci sont pluriels. En matière de gestion, il y a le Directeur Exécutif, mais il y a une responsabilité du Conseil de Surveillance qui a approuvé. S’il y a audition demain, c’est tout le monde qui ira. Je pense qu’on n’a rien à faire là-bas. D’ailleurs, l’Inspection générale d’Etat était à l’Anoci depuis très longtemps ; huit mois avant la nouvelle alternance. Elle n’a rien trouvé, c’est pourquoi les gens demandent un nouvel audit. Ces opérations ne doivent pas être un moyen de casser des adversaires politiques. Il faut raison garder. Les gens d’en face sont plus riches que nous. Suivez mon regard. Des gens qui ont des patrimoines énormes à l’étranger et au Sénégal. Moi, je n’ai ni compte bancaire, ni maison à l’étranger. J’ai juste une maison à Ziguinchor, une autre à Dakar. Je ne vois pas ce qu’on peut me reprocher alors que pendant vingt ans, j’ai fait des économies. J’ai des relations dans le monde. Si j’étais aussi gourmand que les autres, j’aurais pu avoir beaucoup plus que ce qu’ils ont. Mais je suis resté modeste en tant que Casamançais.
Source : Sudonline
Je pense que la campagne a bien démarré à Ziguinchor et que l’ensemble des acteurs sont en train de se mouvoir, en particulier les représentants de notre Coalition Bokk Guis Guis. C’est vrai que nous n’avons pas fait beaucoup de tintamarre, nous avons plutôt choisi de faire des visites de proximité et trois équipes sont en train de sillonner la commune de Ziguinchor. Je serai à Ziguinchor à partir du 21 juin, accompagné de notre tête de liste, Pape Diop qui sera dans la région naturelle de Casamance le 19 juin. On va commencer par Vélingara, Médina Yoro Foula, ensuite Kolda, et puis à partir du 20 juin, nous sommes dans la région de Sédhiou et le 21 nous arrivons à Ziguinchor pour faire des activités. C’est d’ailleurs pourquoi ils ont reculé leur réunion de Conseil des ministres d’une quinzaine de jours. Nous sommes très confiants, ma coalition est en train de battre une belle campagne pour notre tête de liste, mais aussi pour l’ensemble de nos acteurs. Je suis actuellement à Dakar où je fais beaucoup de visite de proximité et au niveau de la banlieue. Je vais poursuivre le travail dans les Sicap et certains quartiers de Dakar. Demain (ce vendredi) et samedi, je suis dans la région de Thiès ; dimanche, je suis à Kaolack Nioro et lundi à Kédougou.
Votre absence à Ziguinchor ne risque-t-elle pas de constituer un handicap dans la conquête des suffrages des ziguinchorois ?
Il faut que, de plus en plus, les Ziguinchorois se rendent compte que je ne suis plus seulement un leader de la ville et de la région. Ils seront davantage en face de représentants soit de mon parti soit de ma coalition. Mais compenser les jours d’absence. Du 21 juin où je serai de façon active sur le terrain à Ziguinchor et dans la région, au 1er juillet, le jour de l’élection. D’ici là, les équipes qui sont sur place sont en train d’abattre un travail remarquable. Nous allons compléter le reste en venant sur le terrain
Vos ex frères libéraux de Ziguinchor sont en train de mener une campagne pour expliquer aux populations les raisons de votre défection. Ils disent que vous avez quitté le Pds, parce qu’il n’y a plus de fromage et de prairie. Qu’en dites-vous ?
C’est de la mauvaise foi. Moi-même j’ai commencé la campagne bien avant ; j’ai fait de la précampagne aussi bien à Ziguinchor qu’ailleurs. Maintenant pour les oiseaux de mauvais augure qui pensent que j’ai quitté parce qu’il n’y a plus de prairies, ce n’est pas vrai. Je me suis engagé dans ce parti il y a sept ans. Tout le monde sait que j’étais un haut fonctionnaire. Je suis venu sur le terrain politique à la demande du Président Wade qui était et qui reste le leader du Pds, Le Président Wade n’étant au pouvoir, et après l’avoir accompagné, je me suis senti libre de partir, parce que je n’avais plus de référant là-bas et je n’avais plus l’intention de contrôler le Pds. Comme je n’avais pas cette légitimité historique de diriger le patri, je me suis dit qu’il fallait construire moi-même ma propre maison. C’est ce qui m’a poussé à abandonner le Pds pour construire une maison qui n’est ni à droite ni à gauche, mais au centre, avec beaucoup d’autres cadres Sénégalais de tous bords. Nous sommes en train de mettre en place ce parti. Nous avons démarré la semaine dernière aux Usa où il y a beaucoup d’adhésions enregistrées à Atlanta, New York, Washington et dans d’autres Etats. Mais aussi, de façon générale dans la diaspora où nous avons la conscience tranquille. Si nous avions répondu positivement aux militants qui me le demandaient, alors que le bateau était en train de prendre de l’eau de toutes parts, je serais déjà parti. Cela tout le monde sait. J’étais le seul, après le premier tour, à qui Macky Sall a lancé un appel solennel. Youssou Ndour, représentant de Macky, a réitéré cette invite tout comme Gadio. Tout le monde m’a sollicité. Si j’étais un opportuniste je ne serais pas resté pour me battre comme je l’ai fait, jusqu’au bout, les armes à la main.
Où est-ce que vous en êtes avec le parti que vous allez créé ?
Pour le moment, nous avons deux propositions pour le nom du parti : Union citoyenne pour la République (Ucr), ou Union centriste sénégalaise (Ucs). La réflexion se poursuit au sein des cadres. Ce sont des jeunes très dynamiques et j’ai demandé à tout le monde aux Usa et au Sénégal de bien vouloir verser dans la corbeille leurs idées. J’ai donné l’idée, mais il ne m’appartient plus ; c’est un bien commun. Toutes les idées sont bienvenues.
Et Bokk Guis Guis ?
Bokk Guis Guis, c’est juste une coalition pour les législatives. Après ça, à partir du 2 juillet, je suis libre. Par conséquent je suis en train de me battre pour la construction du parti. Pour l’instant, l’objectif est de travailler dans Bokk Guis Guis. On ne sait si on ira ensemble pour les sénatoriales du mois d’août ; nous sommes en train de voir. D’ailleurs, c’est ce qui m’a poussé à quitter le Pds. Si le Pds était parti en coalition, je serais parti avec eux. Je ne minimise personne. Nous sommes en politique. Je ne sais pas quels sont mes véritables adversaires. Je pense que Bokk Yakaar est un adversaire, de même que le Pds. Mais compte tenu de la qualité de notre liste, je pense qu’il n’y a pas de crainte à se faire par rapports à nos anciens camarades.
Le régime du Président Macky Sall a initié les conseils des ministres décentralisés. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je condamne ces histoires de Conseil des ministres décentralisé. Cela n’est rien d’autre, qu’une campagne déguisée. Le Conseil des ministres est national par essence. Associer à ses réunions, des gens qui ne sont pas ministres, c’est du n’importe quoi. C’était plus judicieux d’organiser des CRD spéciaux voire des Conseils interministériels ou présidentiels.
La Casamance est aussi programmé. Allez-vous prendre part à cette réunion du Conseil si vous êtes convié ?
Il paraît que je suis convié, c’est le gouverneur qui vient de me le dire. Toutes les façons moi je suis en campagne électorale, j’apprécierai en fonction des intérêts de la ville. Je suis un républicain avant tout.
Pour la Casamance, j’ai déploré qu’on nous ait promis monts et merveilles, mais depuis que Macky Sall a été élu, il ne parle plus de la Casamance, aucune action n’a été faite ; sur le terrain nous n’avons pas vu de solution. Personne n’est désigné pour s’occuper du dossier. C’est vrai que Macky Sall a été en Gambie, comme du reste, le Président Wade. Il n’y a pas de nouveauté dans ce sens là. Les émissaires n’ont pas rencontré les gens du maquis mais ceux de Yaya Jammeh.
L’appel que je lance au gouvernement est d’ouvrir rapidement les négociations. Ils nous ont promis la paix, il faut qu’il la fasse. Je suis de ceux qui pensent que le lieu importe peu. Que ce soit en Gambie, Paris ou Londres, l’essentiel est de se mettre autour d’une table de négociation et de la faire en toute sincérité avec le Mfdc pour que nous puissions parvenir à une solution. On parle d’internationalisation du dossier, mais il l’est déjà. Les gens sont partout ; qu’on ose les rencontrer là où ils le désirent. Nous sommes prêts à accompagner les personnes de bonne volonté sur ce dossier qui requiert la participation de tous. Il ne faut pas en faire une affaire de coalition, mais nationale. Je suis tout à fait prêt à accompagner Macky Sall. Je le ferais en tant que Sénégalais d’abord, mais aussi en tant que fils de Casamance, maire d’une ville d’où le conflit est parti, à partir de Diabir. En tenant en compte de tout cela et des paramètres culturels de notre ville, je suis tout à fait prêt à l’accompagner avec d’autres pour aparvenir à des solutions.
Il semble que le Président utilise l’arme de la discrétion pour le règlement du dossier. Est-ce une bonne démarche ?
Mais c’est un problème qui est sur la table. Tout le monde en parle de façon ouverte. Il faudrait qu’on en parle et montrer une volonté réelle de négocier. Les gens ont fait des appels, on a entendu les différentes branches du Mfdc, lancer des appels pour des négociations. Il faut d’abord une réponse à ces appels. Si on travaille en secret, il faut aussi qu’il y ait de véritables actions politiques pour une lisibilité dans la démarche ; ce qu’on n’a pas encore vu.
Dans le cadre des audits, beaucoup de dignitaires sont en train d’être auditionnés. Comment préparez-vous votre prochaine convocation à la Dic ?
Vous savez, j’étais chef de brigade financière de la Dic, donc je serais content d’y retourner pour revoir mes collègues (rires), mais je ne vois pas ce que je vais y faire. Je pense que j’ai travaillé de façon sincère et loyale. Les gens oublient que je suis placé au plus haut sommet de l’Etat depuis bientôt vingt ans, parce que ma carrière n’a pas commencé avec le Pds. J’étais chargé de mission du Président Diouf, j’étais dans les services de sécurité ; après je suis devenu Secrétaire général de la présidence de la République pendant huit ans et demi. Pendant les cinq ans, je n’ai pas fait de politique, j’étais un haut fonctionnaire.
C’est plutôt le dossier de l’Anoci qui intéresse les Sénégalais, n’est-ce pas ?
Oui, le dossier sur lequel les gens s’appesantissent le plus, c’est celui de l’Anoci et où n’importe quel quidam apporte ses chiffres, sans vérification aucune. A l’Anoci, nous n’avons aucune crainte. Nous avons une des meilleures gouvernances d’Agence dans ce pays. Parce que Karim Wade a été là, parce que c’était le fils du Président, parce qu’on ne voulait pas en faire un success-story, ça l’aurait lancé, les gens se sont mis à inviter des chiffres, en racontant n’importe quoi. Ce qui est loin de la réalité. Nous avions une gouvernance bien définie. Au niveau de l’Anoci, il y avait le Conseil de surveillance dans lequel tous les ministères impliqués avaient des services techniques. Il y avait les organisations de la société civile, comme la Raddho, le Forum Civil, le Synpics, tous ont prouvé nos programmes. Chaque fois qu’on terminait un budget, ils nous donnaient un quitus. C’est vrai que j’étais Directeur Exécutif, c’est moi qui signais et ça suivait un processus. Il y avait d’abord une commission des marchés, le contrôle financier, le ministère des finances. Pour qu’un marché soit exécutoire, il devait être approuvé et c’est Macky Sall qui approuvait ces marchés ; il était Premier ministre. Les gens oublient ça, ils font du tollé. En tout cas moi je suis tout à fait serein, comme l’est Karim Wade et tous ceux qui nous ont accompagnés. Les gens ont travaillé en toute honnêteté, nous avons tout donné pour que ce sommet réussisse. Si on a changé Dakar aujourd’hui, c’est grâce à l’Anoci.
Le Président Wade dit que son fils Karim ne signait pas, mais que c’est vous. Qu’en est-il ?
Je n’ai pas l’habitude de commenter les propos du Président pour qui j’ai beaucoup de respect et d’affection. A l’Anoci, chacun avait son rôle. Il y avait le Conseil de Surveillance, le Président de l’Agence, le Directeur Exécutif. Chacun a joué son rôle. Moi j’ai joué pleinement le mien et j’assume toutes les responsabilités qui ont été les miennes et je considère qu’on n’a rien à nous reprocher. On ne peut pas m’attribuer le passif de l’Anoci en me refusant l’actif. Si on dit que c’est moi qui signait, cela veut dire que tous les travaux de Dakar, c’est moi qui les ai réalisés. Et comme je les ai réalisés dans la transparence et la parfaite honnêteté, mais je revendique cela. Pourtant, on n’a jamais appelé ma mère pour dire j’ai bien travaillé. Par conséquent, quand il y avait les fruits de tout cela (rires), j’étais exclu, maintenant, parce qu’il y a un soupçon de problème, on dit que c’est moi, j’assume. C’est moi, si c’est bon, si ce n’est pas bon, c’est moi, il faut tout me donner. Il ne faut pas me donner une partie et retirer l’autre.
Le dossier des audits vous a-t-il rapproché de Karim Wade ?
Karim est mon ami, c’est vrai que sur le plan politique on n’est pas sur la même longueur d’ondes actuellement ; lui est au Pds, moi je suis dans une coalition. Je pense que sur ce dossier, on n’a pas de problème. Lui-même sait que nous avons travaillé en toute honnêteté. Et je vais vous dire. Les gens qui sont intervenus dans le dossier de l’Anoci sont pluriels. En matière de gestion, il y a le Directeur Exécutif, mais il y a une responsabilité du Conseil de Surveillance qui a approuvé. S’il y a audition demain, c’est tout le monde qui ira. Je pense qu’on n’a rien à faire là-bas. D’ailleurs, l’Inspection générale d’Etat était à l’Anoci depuis très longtemps ; huit mois avant la nouvelle alternance. Elle n’a rien trouvé, c’est pourquoi les gens demandent un nouvel audit. Ces opérations ne doivent pas être un moyen de casser des adversaires politiques. Il faut raison garder. Les gens d’en face sont plus riches que nous. Suivez mon regard. Des gens qui ont des patrimoines énormes à l’étranger et au Sénégal. Moi, je n’ai ni compte bancaire, ni maison à l’étranger. J’ai juste une maison à Ziguinchor, une autre à Dakar. Je ne vois pas ce qu’on peut me reprocher alors que pendant vingt ans, j’ai fait des économies. J’ai des relations dans le monde. Si j’étais aussi gourmand que les autres, j’aurais pu avoir beaucoup plus que ce qu’ils ont. Mais je suis resté modeste en tant que Casamançais.
Source : Sudonline
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