Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Moody’s et l’Escroquerie Financière à grande échelle : Quand les Chasseurs-Pilleurs Notent leurs Proies africaines (Par Alioune Camara)



Moody’s et l’Escroquerie Financière à grande échelle : Quand les Chasseurs-Pilleurs Notent leurs Proies africaines (Par Alioune Camara)
Moody’s a encore frappé. La note souveraine du #Sénégal vient d’être dégradée de deux crans pour atteindre B3, une décision soi-disant basée sur les récentes révélations de la Cour des comptes sénégalaise. Mais arrêtons-nous un instant et posons la vraie question : qui donne le droit à une agence occidentale biaisée de juger la solvabilité de pays dont elle ne contrôle ni les richesses ni l’avenir ?

Les pays riches en or, en gaz, en pétrole, en fer, en uranium et en lithium tous classés à risque. Des pays riches en ressources considérés comme pauvres, tandis que ceux qui vivent de leurs richesses notés AAA. Quelle supercherie !

Au même moment, la dette américaine explose à 125 % du PIB, celle du Royaume-Uni à 100 %, celle de la #France à 112 %, et Moody’s, continue de leur accorder des notes confortables leur permettant d’emprunter à des taux ridicules. Des pays qui croulent sous des dettes qu’ils ne rembourseront jamais et qui continuent de dicter les règles du jeu. Des pays qui ne se financent jamais avec leurs propres richesses mais celles de l’Afrique. L’or de Sabodala, le gaz de Saint-Louis, le lithium du #Mali, l’uranium du #Niger, le cobalt du Congo, le bauxite de la #Guinée… C’est ça leur vraie garantie, et non leurs économies en faillite.

Et le pire dans tout cela, c’est que les #banques occidentales qui prêtent à ces taux abusifs sont aussi les actionnaires des sociétés qui pillent le continent. Un double vol : d’un côté, ils extraient nos richesses à prix bradé, et de l’autre, ils nous prêtent notre propre argent à des taux qui nous étranglent. Et après, Moody’s vient nous dire que nous sommes insolvables. Insolvables de quoi ? De nos propres richesses ?

Moody’s n’est pas une institution neutre. Elle est l'outil, le bras armé de la finance internationale conçu pour perpétuer un système de domination économique. Elle n’est ni indépendante ni objective avec son modèle économique qui repose sur le principe du "payeur émetteur", où ce sont les institutions notées qui la financent. Un système biaisé où ceux qui détiennent le cash flow paient et obtiennent une bonne note.

Lors de la crise de 2008, Moody’s n'avait-elle pas attribué des notes AAA aux produits financiers toxiques qui avaient provoqué l’effondrement de l’économie mondiale? Des prêts immobiliers à haut risque qui avaient causé la faillite de banques et plongé des millions de personnes dans la misère. Nous étions tous là. Vous lecteurs aussi étiez là !
Moody’s était alors complice du plus grand scandale financier du siècle, et pourtant elle ose aujourd’hui donner des leçons aux États africains ?
Malheureusement, ces bandits pilleurs et donneurs de leçons n'agissent jaimais seuls. Ils ont de vrais complices. Des pseudo-consultants et experts financiers africains qui se nourrissent de la chaire de leurs frères et qui viennent toujours réciter les dogmes du LSE, du FSE et du TSX, à la télévision, sur les réseaux sociaux et WebTV. Ces consultants en costard cravate qui n’ont jamais tenu une hache, une houe ou un hilaire, et qui sermonnent toujours sur comment "rassurer les marchés".

Ces mêmes consultants qui, lorsqu’un pays africain veut nationaliser ses ressources, sortent graphiques et moultes théories économiques et analyses pour toujours prouver que c’est une mauvaise idée. Qui financent ces études ? Ces mêmes institutions qui profitent du pillage. Qui sponsorise ces experts ? Ces mêmes banques qui prêtent aux africains à des taux usuriers.
Honte à vous. On vous voit déjà préparer vos offres de services pour venir encore gratter nos gouvernements. Vous n’êtes pas des économistes, vous êtes des colporteurs d’un système de prédation qui maintient l’Afrique dans l’asphyxie financière. Vos frères africains ne sont plus impressionnés par vos titres pompeux et grandiloquents : "Experts", "consultants internationals", si vous étiez compétents l'on vivrait dans un meilleur monde. Dites la vérité !

Le Sénégal, comme tant d’autres nations africaines, n’a pas besoin de l’aval de Moody’s ou du S&P. Ce dont nous avons besoin, c’est de récupérer nos ressources et de briser ce cercle vicieux. Moody’s peut bien dégrader les notes des pays africains. Ce qui doit être dégradé, c’est leur crédibilité et ceux qui tentent toujours justifient ses décisions à coup de conférences et rencontres payés honteusement par les contribuables africains. 

Dans un monde où les véritables créanciers – les nations africaines – sont traités comme des débiteurs, c’est une escroquerie à ciel ouvert.

Aminata Diouf

Lundi 24 Février 2025 - 10:22


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter