Le président du Parti Rewmi, Idrissa Seck
Idrissa seck, en acceptant encore une fois, à la veille de joutes électorale de renouer avec le PDS a joué un coup parfaitement justifiable de son point de vue, même s’il comporte quelques risques (le risque étant consubstantiel à l’action, surtout politique). Le fondateur de Rewmi, candidat classé deuxième à la dernière élection présidentielle organisée au Sénégal, en février 2007, a toujours dit que personne ne pouvait l’exclure du PDS, pour la simple raison qu’il en était actionnaire à (je crois) 65%. Il n’a jamais dissimulé ni son ambition de devenir président de la République, de préférence juste après Abdoulaye Wade, ni son objectif d’y arriver porté par…, je pourrais écrire, monté sur le PDS.
Idrissa Seck est, en temps ordinaires, un homme politique avisé, et la brillante carrière qu’il a eue au PDS, avec pour aboutissement une accession au pouvoir de son champion dans laquelle il a joué un rôle prépondérant n’est pas pour nous démentir. Pas plus d’ailleurs que la courte mais fulgurante ascension ayant marqué sa carrière d’homme d’Etat. Mais depuis avril 2004, les temps ne sont plus ordinaires pour l’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais et alors sherpa attitré du président Wade.
Est-il besoin de revenir sur ce qui nous le fait penser ? Bien évidemment non, s’il y a une histoire connue de tous les Sénégalais, c’est bien le feuilleton « Lui et moi », certes déroutant, et pas seulement dans les moment où la férocité des deux protagonistes l’un envers l’autre nous a poussés à en réviser le titre en « Lui ou moi ».
C’est de mémoire, et certainement donc avec quelques imprécisions que me reviennent des titres de la presse qui rendent bien l’atmosphère viciée, la météo politique déréglée et donc les temps pas ordinaires, orageuses et instables traversés par le jeune homme politique (49 ans) ces quatre dernières années : « Sale temps pour Idrissa Seck », ou plus sobre mais terrible «Idy à Rebeuss ».
L’ex-Premier ministre de la République du Sénégal, « jardinier des rêves » du président Abdoulaye wade et complice sans pareil du vieux renard de la politique nationale - en compagnie et sous la baguette duquel il venait de bluffer une gauche sénégalaise politiquement avisée, pourtant ; et de rouler dans le fonio un Moustapha Niass, vielle marmite fondue dans les hauts fourneaux terriblement formateurs du BDS-UPS-PS -, entamait alors une traversée de déserts arides et de mers houleuses dans lesquels, selon les observateurs les moins pessimistes, il allait au moins se perdre. Et très vite !
Or voici qu’en 2009, presque cinq ans après le début de ses déboires politiques et judiciaires mêlés, Idrissa Seck revient encore une fois au devant de la scène et pas comme un figurant. Après Trois heures d’entretien avec Abdoulaye wade, une conférence de presse où son verbe légendaire a encore enthousiasmé, irrité, étonné, surpris, fâché, il revient à la vie, au cœur de la vie politique nationale. Secoue le PDS, sa monture présidentielle, énerve la Génération du concret qui veut lui aussi monter la bête électorale, inquiète l’opposition qui se réfugie derrière le faux-fuyant du «C’est un non événement », et déroute la presse qui se disperse dans des conjectures d’autant plus indéfrichables qu’elles sont emmêlées, se contredisent, se redisent, se dédisent.
A la décharge des journalistes, Idrissa Seck lui-même semble s’être emmêlé les idées dans son jeu. Après cette sortie, le silence de Wade et les ruades quasi unanimes du camp présidentiel contre son retour dans la maison du « père », on dirait qu’un malaise habite les rangs de ses partisans, ses sympathisants proches et lointains, ses amis et conseillers officiels et officieux qui ont eu du mal à coordonner leurs répliques aux pourfendeurs.
Ces derniers semblent avoir la part belle dans cette bataille qu’ils ont engagé avec des munitions fournies à profusion par Idrissa Seck lui-même. Ce sont ses supposés bons mots, ses piques à l’ironie même pas dissimulée, ses certitudes assénées, que ses pourfendeurs ont méticuleusement recueillis pour les fondre dans un seul et unique instrument de torture chauffé à blanc qu’ils ont nommé « Arrogance » et que, depuis, ils tournent et retournent dans les plaies mal cicatrisées des quatre ans de querelles entre, finalement, les Wade et Idrissa Seck.
Le verbe haut, la métaphore assassine comme toujours, vénéneux mais vivant, alors qu’on le donnait encore une fois mort ou, au mieux moribond, Idrissa Seck s’est révélé, lors de sa conférence de presse, comme l’Hydre de Lerne * de la classe politique sénégalaise. Coupez lui une tête, il lui en repousse deux ; il en a donné la preuve avec la présidentielle de 2007 où il a engrangé 15% des suffrages, alors que tout le monde le donnait politiquement fini, suite à sa rencontre avec le président de la République le jour et à l’heure où sa candidature allait être déposée.
Mais aujourd’hui, j’ai l’impression diffuse qu’il y avait une partition différente à jouer que cette farandole démonstrative et acrobatique grosses de risques qui n’ont pas tardé à se révéler.
On se souvient qu’après avoir rencontré Wade candidat sortant en compagnie du marabout Serigne Abdou Aziz Sy-Junior, Idrissa Seck avait annoncé une conférence de presse pour le soir, chez lui, avant de se raviser, et de garder le silence. Après réflexion, il avait, sur les tenants et aboutissants de leur rencontre, laissé le ministère de la parole à Wade. Et même quand ce dernier exagéra un peu, ou au moins anticipa sur le calendrier en annonçant que son « fils » était revenu à la maison, ce dernier se contenta de dire à un cercle très restreint de ses amis que ce n’était pas vraiment ce qu’ils s’étaient dits quelques fuite dans la presse relayeront la petite info.
Pour une fois, alors, Idrissa Seck souvent très disert, avait joué d’une carte très inhabituelle chez lui : le mystère. Et ça ne lui avait pas mal réussi : son score à la présidentielle n’a pas trop souffert de cette séquence et est certainement pour beaucoup dans le cours très favorable pris, depuis, par son dossier politico judiciaire.
Or, cette fois-ci, toujours lors de la petite déclaration de sortie d’audience, l’ex maire de Thiès annonça une conférence de presse qu’il allait effectivement donner, et au siège du PDS qui n’était pas encore redevenu son parti ! Non seulement cela renforçait l’idée que c’est lui qui bavait de revenir dans cette maison, déjà ancrée dans la tête des Sénégalais, dès l’annonce de l’audience, par la précision lourdingue, parce que normalement superflue donnée par les services présidentiels qu’Idy allait être reçu par le président « à sa demande », mais le présentait comme pressé de sceller enfin ce processus du retour dans la maison du père qui n’en finissait pas.
La grande différence entre ces deux séquences identiques en plusieurs points, il, est vrai, réside justement dans cette conférence de presse ; et pas seulement, ni principalement à cause de ce qui précède. Le contenu du discours de Idrissa Seck est venu ajouter aux frayeurs compréhensibles suscitées par l’annonce de son retour – qui ne saurait se faire aux secondes loges- l’exhumation des vielles rancoeurs enfouies très superficiellement dans l’arrière-cour attenant au « jardin des rêves » et entretenues par les haines – vraies ou feintes, peu importe- nées des mots échangés au plus chaud de la ruptures avec Wade.
Et la presse d’amplifier tout ça, comme c’est dans son rôle ! Or Wade est sensible, hypersensible à ce que dit la presse même en temps ordinaires, alors à l’heure de ce que certains spécialistes nomment la Médiacratie…
Bien s^ur, ce qu’on se dit c’est qu’après une telle rencontre et ce qui était annoncé comme son objet, il fallait bien informer le public. Certes, oui, mais qu’est-ce qui obligeait Idrissa Seck à en porter le fardeau ?
Au moment de la conférence de presse, il était encore le secrétaire général d’un parti, Rewmi, qui n’avait encore rien signé avec le PDS ! Il venait de boucler des discussions politiques avec le patron dudit parti, et les deux formations disposent chacun d’un porte-parole. Annoncer les « Retrouvailles de la grande famille libérale », et des discussions entre Rewmi et le PDS pour la confection de listes communes pour les prochaines élections locales (Idrissa Seck ne nous a pas appris autre chose) pouvaient bien se suffire de ce niveau de responsabilité.
Qu’est-ce qui l’obligeait à le faire au siège du PDS ?
Rewmi dispose à quelques encablures de là d’un siège parfaitement fonctionnel, et Idy s’ y serait exprimé, sans équivoque, au seul nom de son parti, alors qu’au siège du PDS, symboliquement, c’est le militant du PDS qu’il n’était du reste pas encore formellement redevenu qui s’exprimait, donnant du coup toute la légitimité à n’importe quel militant, sympathisant, satellite du PDS de lui apporter la réplique. Ce dont ne se sont pas privées des franges entières de tous ces segments.
Finalement, la grande question, c’est : pourquoi s’est-il prêté à ce show à risques ?
Hier, à la veille de la présidentielle, il y avait trop évidemment, derrière l’audience accordée par Wade à Idrissa Seck, une manoeuvre destinée à l’affaiblir et à l’isoler de l’opposition, enjeu finalement secondaire, pour une manœuvre politicienne à portée très limité (le score à la présidentielle de Seck (15%, classé deuxième sur 15 candidats) en est la preuve. Seck l’avait cependant joué sobre du point de vue de la communication, un exercice toujours à double tranchant chez lui. Dès qu’Idy ouvre la bouche, le pays est divisé en deux camps retranchés : les sous le charme et les énervés
Aujourd’hui, à presque mi-mandat, son parti prenant eau de toutes parts, la Génération du Concret à l’affût, sans qu’on sache trop jusqu’où elle a la caution du vieux, l’Apr et macky Sall en obstacle, l’opposition significative régénérée par des assises lui ayant redonné des couleurs, Idy est une carte parfaitement plausible dans le jeu de Wade qui veut absolument mettre quelqu’un qui lui assurerait ses arrières, entre son règne et celui de l’un quelconque de ses adversaires irréductibles. Si vraiment comme on l’a compris, à force qu’il nous l’explique, son objectif est de reprendre possession de ses actions au PDS et d’investir tout ça dans son ambition pour le sommet de l’Etat, c’est le moment pour Idrissa Seck de revisiter sa conception de la communication politique.
En commençant par laisser ces nombreuses personnes à son service parler de temps en temps à sa place. Il réserverait alors ses sorties qui ne laissent personne indifférent pour les vraiment grandes occasions.
Pape Samba Kane
Journaliste(piskopaap@hotmail.fr)
* Cette créature est décrite comme un serpent d'eau à corps de chien possédant plusieurs têtes, dont une immortelle. Ses têtes se régénéraient doublement lorsqu'elles étaient tranchées, et l'haleine soufflée par les multiples gueules exhalait un poison radical, même durant le sommeil de l'animal.
Idrissa Seck est, en temps ordinaires, un homme politique avisé, et la brillante carrière qu’il a eue au PDS, avec pour aboutissement une accession au pouvoir de son champion dans laquelle il a joué un rôle prépondérant n’est pas pour nous démentir. Pas plus d’ailleurs que la courte mais fulgurante ascension ayant marqué sa carrière d’homme d’Etat. Mais depuis avril 2004, les temps ne sont plus ordinaires pour l’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais et alors sherpa attitré du président Wade.
Est-il besoin de revenir sur ce qui nous le fait penser ? Bien évidemment non, s’il y a une histoire connue de tous les Sénégalais, c’est bien le feuilleton « Lui et moi », certes déroutant, et pas seulement dans les moment où la férocité des deux protagonistes l’un envers l’autre nous a poussés à en réviser le titre en « Lui ou moi ».
C’est de mémoire, et certainement donc avec quelques imprécisions que me reviennent des titres de la presse qui rendent bien l’atmosphère viciée, la météo politique déréglée et donc les temps pas ordinaires, orageuses et instables traversés par le jeune homme politique (49 ans) ces quatre dernières années : « Sale temps pour Idrissa Seck », ou plus sobre mais terrible «Idy à Rebeuss ».
L’ex-Premier ministre de la République du Sénégal, « jardinier des rêves » du président Abdoulaye wade et complice sans pareil du vieux renard de la politique nationale - en compagnie et sous la baguette duquel il venait de bluffer une gauche sénégalaise politiquement avisée, pourtant ; et de rouler dans le fonio un Moustapha Niass, vielle marmite fondue dans les hauts fourneaux terriblement formateurs du BDS-UPS-PS -, entamait alors une traversée de déserts arides et de mers houleuses dans lesquels, selon les observateurs les moins pessimistes, il allait au moins se perdre. Et très vite !
Or voici qu’en 2009, presque cinq ans après le début de ses déboires politiques et judiciaires mêlés, Idrissa Seck revient encore une fois au devant de la scène et pas comme un figurant. Après Trois heures d’entretien avec Abdoulaye wade, une conférence de presse où son verbe légendaire a encore enthousiasmé, irrité, étonné, surpris, fâché, il revient à la vie, au cœur de la vie politique nationale. Secoue le PDS, sa monture présidentielle, énerve la Génération du concret qui veut lui aussi monter la bête électorale, inquiète l’opposition qui se réfugie derrière le faux-fuyant du «C’est un non événement », et déroute la presse qui se disperse dans des conjectures d’autant plus indéfrichables qu’elles sont emmêlées, se contredisent, se redisent, se dédisent.
A la décharge des journalistes, Idrissa Seck lui-même semble s’être emmêlé les idées dans son jeu. Après cette sortie, le silence de Wade et les ruades quasi unanimes du camp présidentiel contre son retour dans la maison du « père », on dirait qu’un malaise habite les rangs de ses partisans, ses sympathisants proches et lointains, ses amis et conseillers officiels et officieux qui ont eu du mal à coordonner leurs répliques aux pourfendeurs.
Ces derniers semblent avoir la part belle dans cette bataille qu’ils ont engagé avec des munitions fournies à profusion par Idrissa Seck lui-même. Ce sont ses supposés bons mots, ses piques à l’ironie même pas dissimulée, ses certitudes assénées, que ses pourfendeurs ont méticuleusement recueillis pour les fondre dans un seul et unique instrument de torture chauffé à blanc qu’ils ont nommé « Arrogance » et que, depuis, ils tournent et retournent dans les plaies mal cicatrisées des quatre ans de querelles entre, finalement, les Wade et Idrissa Seck.
Le verbe haut, la métaphore assassine comme toujours, vénéneux mais vivant, alors qu’on le donnait encore une fois mort ou, au mieux moribond, Idrissa Seck s’est révélé, lors de sa conférence de presse, comme l’Hydre de Lerne * de la classe politique sénégalaise. Coupez lui une tête, il lui en repousse deux ; il en a donné la preuve avec la présidentielle de 2007 où il a engrangé 15% des suffrages, alors que tout le monde le donnait politiquement fini, suite à sa rencontre avec le président de la République le jour et à l’heure où sa candidature allait être déposée.
Mais aujourd’hui, j’ai l’impression diffuse qu’il y avait une partition différente à jouer que cette farandole démonstrative et acrobatique grosses de risques qui n’ont pas tardé à se révéler.
On se souvient qu’après avoir rencontré Wade candidat sortant en compagnie du marabout Serigne Abdou Aziz Sy-Junior, Idrissa Seck avait annoncé une conférence de presse pour le soir, chez lui, avant de se raviser, et de garder le silence. Après réflexion, il avait, sur les tenants et aboutissants de leur rencontre, laissé le ministère de la parole à Wade. Et même quand ce dernier exagéra un peu, ou au moins anticipa sur le calendrier en annonçant que son « fils » était revenu à la maison, ce dernier se contenta de dire à un cercle très restreint de ses amis que ce n’était pas vraiment ce qu’ils s’étaient dits quelques fuite dans la presse relayeront la petite info.
Pour une fois, alors, Idrissa Seck souvent très disert, avait joué d’une carte très inhabituelle chez lui : le mystère. Et ça ne lui avait pas mal réussi : son score à la présidentielle n’a pas trop souffert de cette séquence et est certainement pour beaucoup dans le cours très favorable pris, depuis, par son dossier politico judiciaire.
Or, cette fois-ci, toujours lors de la petite déclaration de sortie d’audience, l’ex maire de Thiès annonça une conférence de presse qu’il allait effectivement donner, et au siège du PDS qui n’était pas encore redevenu son parti ! Non seulement cela renforçait l’idée que c’est lui qui bavait de revenir dans cette maison, déjà ancrée dans la tête des Sénégalais, dès l’annonce de l’audience, par la précision lourdingue, parce que normalement superflue donnée par les services présidentiels qu’Idy allait être reçu par le président « à sa demande », mais le présentait comme pressé de sceller enfin ce processus du retour dans la maison du père qui n’en finissait pas.
La grande différence entre ces deux séquences identiques en plusieurs points, il, est vrai, réside justement dans cette conférence de presse ; et pas seulement, ni principalement à cause de ce qui précède. Le contenu du discours de Idrissa Seck est venu ajouter aux frayeurs compréhensibles suscitées par l’annonce de son retour – qui ne saurait se faire aux secondes loges- l’exhumation des vielles rancoeurs enfouies très superficiellement dans l’arrière-cour attenant au « jardin des rêves » et entretenues par les haines – vraies ou feintes, peu importe- nées des mots échangés au plus chaud de la ruptures avec Wade.
Et la presse d’amplifier tout ça, comme c’est dans son rôle ! Or Wade est sensible, hypersensible à ce que dit la presse même en temps ordinaires, alors à l’heure de ce que certains spécialistes nomment la Médiacratie…
Bien s^ur, ce qu’on se dit c’est qu’après une telle rencontre et ce qui était annoncé comme son objet, il fallait bien informer le public. Certes, oui, mais qu’est-ce qui obligeait Idrissa Seck à en porter le fardeau ?
Au moment de la conférence de presse, il était encore le secrétaire général d’un parti, Rewmi, qui n’avait encore rien signé avec le PDS ! Il venait de boucler des discussions politiques avec le patron dudit parti, et les deux formations disposent chacun d’un porte-parole. Annoncer les « Retrouvailles de la grande famille libérale », et des discussions entre Rewmi et le PDS pour la confection de listes communes pour les prochaines élections locales (Idrissa Seck ne nous a pas appris autre chose) pouvaient bien se suffire de ce niveau de responsabilité.
Qu’est-ce qui l’obligeait à le faire au siège du PDS ?
Rewmi dispose à quelques encablures de là d’un siège parfaitement fonctionnel, et Idy s’ y serait exprimé, sans équivoque, au seul nom de son parti, alors qu’au siège du PDS, symboliquement, c’est le militant du PDS qu’il n’était du reste pas encore formellement redevenu qui s’exprimait, donnant du coup toute la légitimité à n’importe quel militant, sympathisant, satellite du PDS de lui apporter la réplique. Ce dont ne se sont pas privées des franges entières de tous ces segments.
Finalement, la grande question, c’est : pourquoi s’est-il prêté à ce show à risques ?
Hier, à la veille de la présidentielle, il y avait trop évidemment, derrière l’audience accordée par Wade à Idrissa Seck, une manoeuvre destinée à l’affaiblir et à l’isoler de l’opposition, enjeu finalement secondaire, pour une manœuvre politicienne à portée très limité (le score à la présidentielle de Seck (15%, classé deuxième sur 15 candidats) en est la preuve. Seck l’avait cependant joué sobre du point de vue de la communication, un exercice toujours à double tranchant chez lui. Dès qu’Idy ouvre la bouche, le pays est divisé en deux camps retranchés : les sous le charme et les énervés
Aujourd’hui, à presque mi-mandat, son parti prenant eau de toutes parts, la Génération du Concret à l’affût, sans qu’on sache trop jusqu’où elle a la caution du vieux, l’Apr et macky Sall en obstacle, l’opposition significative régénérée par des assises lui ayant redonné des couleurs, Idy est une carte parfaitement plausible dans le jeu de Wade qui veut absolument mettre quelqu’un qui lui assurerait ses arrières, entre son règne et celui de l’un quelconque de ses adversaires irréductibles. Si vraiment comme on l’a compris, à force qu’il nous l’explique, son objectif est de reprendre possession de ses actions au PDS et d’investir tout ça dans son ambition pour le sommet de l’Etat, c’est le moment pour Idrissa Seck de revisiter sa conception de la communication politique.
En commençant par laisser ces nombreuses personnes à son service parler de temps en temps à sa place. Il réserverait alors ses sorties qui ne laissent personne indifférent pour les vraiment grandes occasions.
Pape Samba Kane
Journaliste(piskopaap@hotmail.fr)
* Cette créature est décrite comme un serpent d'eau à corps de chien possédant plusieurs têtes, dont une immortelle. Ses têtes se régénéraient doublement lorsqu'elles étaient tranchées, et l'haleine soufflée par les multiples gueules exhalait un poison radical, même durant le sommeil de l'animal.
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