Stéphane Frantz di Rippel, le directeur de l'hôtel, Yves Lambelin, président du groupe agro-industriel Sifca, la première entreprise privée du pays, et son assistant, le Béninois Raoul Adeossi ainsi que le directeur général malaisien, Chelliah Pandian de Sania, filiale du groupe Sifca sont alors conduits au palais présidentiel où l'on perd leur trace.
A la fin du mois de mai, des investigations menées conjointement par des enquêteurs ivoiriens et français avaient abouti à l'arrestation de 5 hommes, dont un colonel de la garde présidentielle et un commissaire de police.
Au cours d'une conférence de presse le 21 juin 2011, le ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou a affirmé que ces 4 personnes ont été « achevées par un commissaire de police » après avoir été torturées dans le palais présidentiel transformé en « mouroir ».
Au cours de cette même conférence de presse, le ministre ivoirien a annoncé qu'une mission de la Cour pénale internationale effectuera une visite en Côte d'Ivoire du 27 juin au 4 juillet 2011, avant une éventuelle enquête sur les crimes commis durant la crise post-électorale.
Le procureur Luis Moreno-Ocampo compte demander prochainement aux juges de la CPI l'autorisation d'ouvrir une enquête. « Pour les crimes de sang, les enquêtes préliminaires sont toujours en cours », a déclaré Jeannot Kouadio Ahoussou. Il a par ailleurs annoncé la mise place d'un numéro de téléphone d'aide pour que les victimes puissent se faire entendre par les enquêteurs.
AMNESTY INTERNATIONAL DÉNONCE DES DÉTENTIONS ARBITRAIRES
Dans un communiqué publié ce 22 juin, Amnesty International dénonce la « détention arbitraire de dizaines de personnes » sans inculpation, des proches de l'ancien président dans l'hôtel Pergola d'Abidjan. Certaines d'entre elles ont été battues par les forces d'Alassane Ouattara.
Plus troublant encore, selon l'organisation de défense des droits de l'homme: la présence de soldats de l'Onuci postés devant cet hôtel.
« On ne peut pas dire que ce soit un début très prometteur pour la présidence d'Alassane Ouattara », a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du programme Afrique d'Amnesty International.