L’intégration de la dimension « insertion des enseignants arabes » dans cette Direction pose un problème d’incohérence assurément, même si on peut comprendre que ce corps de citoyens sénégalais a subi une injustice depuis des années. Toutefois je ne pense pas que la réparation de cette injustice vaille la création d’une direction ou sous direction dédiée. Il suffit juste, pour les hautes autorités, de prendre des décisions et de les faire appliquer pour que cette injustice comme toutes les autres injustices soit réparée.
En revanche, le fait que la Direction aux Affaires religieuses soit logée à la Présidence ne constitue pas un problème à mon avis. Ma compréhension de ce choix est que les Affaires religieuses sont une question hautement stratégique. Elle est hautement stratégique car 1) elle porteuse d’enjeux graves d’identité, de croyances qui ont un lien direct avec la cohésion nationale, le vivre ensemble, la stabilité et la paix sociale, 2) on a noté des difficultés de coordination entre groupes d’acteurs religieux notamment musulmans mais aussi des incidents de plus en plus fréquents entre des groupes religieux. Et tout cela peut se déteindre sur la cohésion nationale qui est la branche sur laquelle nous sommes tous assis. Laisser cette branche être rongée est une menace à notre existence collective comme nation. Comme j’avais écrit dans un article publié dans Walt quotidien en 2000, un État qui opte de ne pas prendre en charge une préoccupation majeure de son peuple est un État irresponsable. Or la religion est une préoccupation majeure, malgré les railleries, caricatures et stigmatisations sur notre syncrétisme, ou du genre il 95% de musulmans ou 99% de croyants et 100% d’animistes. Nous sommes fondamentalement attachés à Dieu.
Et c’est pourquoi, à la lecture du texte, on est frappés de surprise lorsque l’auteur semble, au nom de la laïcité, y interdire à l’Etat de prendre en charge les préoccupations et besoins religieux des citoyens pour un pays de croyants, même s’ils sont répartis dans plusieurs systèmes religieux.
Il est vraiment grand temps de nous débarrasser de cette conception « neutraliste » voire neutralisant pour ne pas dire athéiste de la laïcité. C’est même ignorer ou manquer de respect à nos traditions de peuples éminemment religieux que nous avons été toujours. Ceux qui connaissent bien l’histoire des peuples qui composent le Sénégal et qui ne sont pas sous injonction du complexe d’une certaine idéologie surtout occidentale, savent bien que nos sociétés sont foncièrement religieuses. La religion a toujours été présente dans la gestion des affaires publiques de nos peuples, si elle n’en était pas le moteur et ce, depuis l’Égypte pharaonique jusqu’à présent en passant par la période de nos royaumes.
Pourquoi et au nom de quelles valeurs et idéologies voulons nous nous débarrasser de la religion?
Ce ne sont pas les arabes ou berbères encore moins les missionnaires européens qui nous ont fait connaître la religion ni l’existence de Dieu. On ne trouve de nom à quelque chose qu’on ignore. La religion est dans notre ADN culturel.
Pour une fois, nous devons en finir avec cette volonté de faire de nous ce qu’on n’a jamais été, et qu’on ne sera jamais parce que tout simplement on ne peut pas l’être, à savoir un peuple dint la religion ne structure pas la vie quotidienne. Nous avons été toujours très religieux y compris spirituels. Toute religion est d’essence spirituelle. La religion est une spiritualité codifiée, structurée en un système de référence reconnaissant non seulement l’existence mais la prééminence d’une entité divine suprême à la base de la création.
Quoiqu’on dise, nous avons opté pour la religion depuis l’Égypte pharaonique (pas pour la spiritualité dans le sens de quête de sens, de connexion et de croissance intérieure sans nécessairement lien avec une Entité surprime. Nos peuples se sont toujours distingués, bien avant les formes religieuses que sont l’Islam et le Christianisme (qui sont pour moi une mise à jour de la religion de nos ancêtres égyptiens dont une partie a migré jusqu’au à l’emplacement du Sénégal) par des pratiques régulières faites de rites et de rituels y compris des sacrifices, de prières à chaque fois qu’on entreprend une nouvelle chose. C’est ainsi que la vie dans nos sociétés était ponctuée de rituels: activité agricole, commerciale, voyage, mariage, baptême, funérailles, cérémonie d’initiations pour les femmes et pour les hommes, choix du terrain à habiter, démarrage de la construction de la maison à habiter, achat de cheval, de vaches, de petit ruminant etc. tout était encadré par la religion.
Je ne suis pas en train de prôner un conservatisme. Non!
Mais je critique cette tentative imposée, décrétée de nous dépouiller de notre identité à travers l’adoption d’une laïcité qui interdit la prise en charge des préoccupations religieuses des citoyens. L’honnêteté intellectuelle et l’éthique voudraient que tout basculement dans un système de laïcité à la française soit le résultat d’une évolution, de mutations naturelles de notre société. Et l’importation de cette idéologie étrangère de la laïcité ne saurait être, au Sénégal, acceptée comme moteur du basculement dans un système de laïcité prônant la prise de distance de l’Etat vis à vis des questions laïques.
Nous demandons à l’Etat de s’impliquer plus activement dans la prise en charge correcte des besoins religieux des concitoyens. Toutefois cela doit se faire dans la justice, et en observant strictement le principe de l’équilibre entre les communautés, qui seul est « l’engrais » qui fertilisera la cohésion nationale.
En revanche, le fait que la Direction aux Affaires religieuses soit logée à la Présidence ne constitue pas un problème à mon avis. Ma compréhension de ce choix est que les Affaires religieuses sont une question hautement stratégique. Elle est hautement stratégique car 1) elle porteuse d’enjeux graves d’identité, de croyances qui ont un lien direct avec la cohésion nationale, le vivre ensemble, la stabilité et la paix sociale, 2) on a noté des difficultés de coordination entre groupes d’acteurs religieux notamment musulmans mais aussi des incidents de plus en plus fréquents entre des groupes religieux. Et tout cela peut se déteindre sur la cohésion nationale qui est la branche sur laquelle nous sommes tous assis. Laisser cette branche être rongée est une menace à notre existence collective comme nation. Comme j’avais écrit dans un article publié dans Walt quotidien en 2000, un État qui opte de ne pas prendre en charge une préoccupation majeure de son peuple est un État irresponsable. Or la religion est une préoccupation majeure, malgré les railleries, caricatures et stigmatisations sur notre syncrétisme, ou du genre il 95% de musulmans ou 99% de croyants et 100% d’animistes. Nous sommes fondamentalement attachés à Dieu.
Et c’est pourquoi, à la lecture du texte, on est frappés de surprise lorsque l’auteur semble, au nom de la laïcité, y interdire à l’Etat de prendre en charge les préoccupations et besoins religieux des citoyens pour un pays de croyants, même s’ils sont répartis dans plusieurs systèmes religieux.
Il est vraiment grand temps de nous débarrasser de cette conception « neutraliste » voire neutralisant pour ne pas dire athéiste de la laïcité. C’est même ignorer ou manquer de respect à nos traditions de peuples éminemment religieux que nous avons été toujours. Ceux qui connaissent bien l’histoire des peuples qui composent le Sénégal et qui ne sont pas sous injonction du complexe d’une certaine idéologie surtout occidentale, savent bien que nos sociétés sont foncièrement religieuses. La religion a toujours été présente dans la gestion des affaires publiques de nos peuples, si elle n’en était pas le moteur et ce, depuis l’Égypte pharaonique jusqu’à présent en passant par la période de nos royaumes.
Pourquoi et au nom de quelles valeurs et idéologies voulons nous nous débarrasser de la religion?
Ce ne sont pas les arabes ou berbères encore moins les missionnaires européens qui nous ont fait connaître la religion ni l’existence de Dieu. On ne trouve de nom à quelque chose qu’on ignore. La religion est dans notre ADN culturel.
Pour une fois, nous devons en finir avec cette volonté de faire de nous ce qu’on n’a jamais été, et qu’on ne sera jamais parce que tout simplement on ne peut pas l’être, à savoir un peuple dint la religion ne structure pas la vie quotidienne. Nous avons été toujours très religieux y compris spirituels. Toute religion est d’essence spirituelle. La religion est une spiritualité codifiée, structurée en un système de référence reconnaissant non seulement l’existence mais la prééminence d’une entité divine suprême à la base de la création.
Quoiqu’on dise, nous avons opté pour la religion depuis l’Égypte pharaonique (pas pour la spiritualité dans le sens de quête de sens, de connexion et de croissance intérieure sans nécessairement lien avec une Entité surprime. Nos peuples se sont toujours distingués, bien avant les formes religieuses que sont l’Islam et le Christianisme (qui sont pour moi une mise à jour de la religion de nos ancêtres égyptiens dont une partie a migré jusqu’au à l’emplacement du Sénégal) par des pratiques régulières faites de rites et de rituels y compris des sacrifices, de prières à chaque fois qu’on entreprend une nouvelle chose. C’est ainsi que la vie dans nos sociétés était ponctuée de rituels: activité agricole, commerciale, voyage, mariage, baptême, funérailles, cérémonie d’initiations pour les femmes et pour les hommes, choix du terrain à habiter, démarrage de la construction de la maison à habiter, achat de cheval, de vaches, de petit ruminant etc. tout était encadré par la religion.
Je ne suis pas en train de prôner un conservatisme. Non!
Mais je critique cette tentative imposée, décrétée de nous dépouiller de notre identité à travers l’adoption d’une laïcité qui interdit la prise en charge des préoccupations religieuses des citoyens. L’honnêteté intellectuelle et l’éthique voudraient que tout basculement dans un système de laïcité à la française soit le résultat d’une évolution, de mutations naturelles de notre société. Et l’importation de cette idéologie étrangère de la laïcité ne saurait être, au Sénégal, acceptée comme moteur du basculement dans un système de laïcité prônant la prise de distance de l’Etat vis à vis des questions laïques.
Nous demandons à l’Etat de s’impliquer plus activement dans la prise en charge correcte des besoins religieux des concitoyens. Toutefois cela doit se faire dans la justice, et en observant strictement le principe de l’équilibre entre les communautés, qui seul est « l’engrais » qui fertilisera la cohésion nationale.
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