L’Ogoniland est une des régions les plus polluées du delta du Niger. En 2011, les Nations unies préconisaient dans un rapport l’opération de nettoyage la plus importante jamais mise en place dans le monde. Elle pourrait durer vingt-cinq à trente ans. Pour la financer, le rapport demandait à l’industrie pétrolière, Shell en tête, et à Abuja d’injecter un milliard de dollars dans un fonds spécial.
Mais, trois ans plus tard, quasiment rien n’a été fait. Selon les ONG, aucun fonds n’a été versé. Le nettoyage des eaux polluées n’est toujours pas lancé. Le pétrolier et le gouvernement se sont contentés d’installer des panneaux et de sensibiliser les populations, selon le regroupement d’ONG.
« Des mesures d’urgence »
Ces mesures ne suffisent évidemment pas aux associations. Pour elles, il s’agit de mesures préventives qui ne règlent en rien le désastre causé par la pollution pétrolière dans l’Ogoniland. Paul de Clerck, le porte-parole européen de l’association les Amis de la Terre, confirme : « Les principales mesures qui ont été prises sont des mesures d’urgence. Dans certains villages du delta du Niger, ils ont trouvé que l’eau bue et utilisée par les populations était extrêmement polluée, parfois à des taux 900 fois plus élevés que les standards internationaux de l’Organisation mondiale de la santé ».
Pour Paul de Clerck, les deux fautifs doivent s’allier pour que le nettoyage devienne réalité. Mais les actions allant dans ce sens n’ont pas été mises en place « ni par le gouvernement nigérian, ni par Shell ».
Shell se défend
De son côté, Shell, à travers sa filiale nigériane SPDC (Shell Petroleum Development Company of Nigeria), a rejeté les accusations dans un communiqué : « Nous continuons de travailler avec le gouvernement, les habitants, et un certain nombre d'ONG constructives ainsi qu'avec des groupes de la société civile dans le delta du Niger pour accélérer les progrès ».
En avril 2013, la compagnie pétrolière avait lancé un inventaire de ses installations dans la région afin de s’assurer de leur sécurité. La première fois depuis vingt ans. Les habitants de l’Ogoniland, eux, ne peuvent toujours pas cultiver ou pêcher dans leurs eaux
Source : Rfi.fr
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