En visite à Toubacouta, le président de la République, Macky Sall a appelé les jeunes à retourner vers l’agriculture. C’est le énième appel du genre lancé par le patron de l’exécutif sénégalais. La demande est bien perçue par nombre de jeunes qui ont quitté la campagne pour trouver leurs gagne-pains dans les grandes villes, Dakar principalement, mais aussi ceux n’ont pas quitté. Cependant, force est de constater que l’appel du président a peu de chance d’être suivi. Et pour cause, le monde rural n’attrait plus. Pis encore, ils ne nourrit plus son homme.
En effet, ce ne sont pas tous les jeunes qui ont déserté les campagnes. Nombreux sont ceux qui sont restés dans les campagnes de Fatick à Kaolack en passant par toutes les autres zones agricoles du Sénégal. Ne pouvant pas résister aux souffrances dans les villes, ils se sont contentés des hilaires pour essayer trouver des revenus. Ils ont comme principale arme leur force physique. Ces jeunes ne perçoivent aucun soutien. Pis encore, ceux qui habitent certaines parties des régions centres n’ont pas d’espaces à cultiver. Les terres ne suffisent plus pour satisfaire les besoins en culture. Pire encore, certaines terres sont vieilles. D’autres sont fatiguées ou conquises par le sel.
Les jeunes qui ont déjà quitté et qui ont trouvé à Dakar ou dans les autres villes du travail pouvant leur permettre d’envoyer un sac de 50 kilogrammes de riz et 5 000fcfa ne semblent pas être dans les dispositions pour revenir au bercail. Ils savent que ceux qui sont restés sont toujours dans la galère.
C’est pourquoi, en plus de lancer un appel aux jeunes, l’Etat doit mener des actions concrètes visant à changer le visage du monde rural. Cela passe par le renouvellement du matériel agricole. La dotation en engrais aux petits exploitants familiaux pour fertiliser les sols. Et la distribution de semences de qualité. L’Etat doit surtout étudier avec minutie les demandes de terres formulées par les paysans du dimanche ou les firmes qui veulent développer l’agrobusiness. Il ne faut surtout pas accaparer les terres des pays et réduire leurs fils en simples ouvriers.
Si l’Etat veut que les jeunes retournent à la terre, il faut bien identifier ceux qui sont dans les campagnes et qui sont aptes à booster leurs propres productions. Sans une telle précaution, le retour vers la terre risque de créer plus de problèmes qu’il n’en règle.
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