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Six mois de guerre à Gaza et des objectifs non-atteints pour Israël

Cela fait six mois ce dimanche 7 avril qu'ont eu lieu les attaques du Hamas qui ont fait plus de 1 100 morts en Israël et déclenché une guerre d'Israël dans la bande de Gaza, dont le bilan a dépassé les 33 000 victimes, selon les autorités de l'enclave. Sur le plan stratégique, Israël n'a pas atteint ses buts de guerre.



Six mois de guerre à Gaza et des objectifs non-atteints pour Israël
Éliminer le Hamas de la bande de Gaza et obtenir la libération des otages israéliens. Ce sont les objectifs de guerre revendiqués par Israël. Mais, après six mois de conflit, les principaux chefs du Hamas à Gaza, à commencer par Yahya Sinouar, sont toujours introuvables. Marwan Issa est le seul cadre haut-placé du mouvement à avoir été tué dans l’enclave palestinienne.
 
La question des otages suscitent colère et cauchemar chez leurs proches
L'opération terrestre qu'Israël menace de lancer à Rafah dans le sud de l'enclave n'a toujours pas commencé et, six mois après les attaques, les pourparlers pour une trêve et des libérations d'otages et de prisonniers ne donnent rien. Trois seulement ont été libérés par l’armée israélienne ; 130 sont toujours dans la bande de Gaza, dont moins de cent seraient encore en vie. Et ce n’est qu’en négociant indirectement avec le Hamas qu’Israël a pu obtenir l’échange d’une centaine d’otages en novembre dernier.
 
Au Forum des familles d’otages à Tel Aviv, créé au lendemain du 7 octobre pour soutenir les familles d’otages et faire entendre leur voix, l’endroit est désormaus désert. Ne restent que les plus téméraires, comme Gil Dickmann. Sa cousine Carmel Gat, est retenue en otage à Gaza. « Nous voulons qu’ils rentrent à la maison, maintenant. C’est la chose la plus importante. Si on ne se bat pas pour eux, ils vont mourir là-bas. Nous devons nous battre pour eux. Et je suis persuadé que grâce à notre mobilisation, nous trouverons un moyen de les faire libérer », dit-il.
 
Mais en Israël, le gouvernement a fait de l’élimination du Hamas son principal objectif de guerre. La libération des otages arrive en deuxième position. « Inacceptable », s’insurge le jeune homme de 31 ans. « Qu’ils s’assoient à la table des négociations, et qu’ils fassent le nécessaire pour mettre un terme à tout ça. Il y a un moyen de libérer les otages. On en a déjà libéré certains fin novembre dernier, grâce à l'accord qui avait été conclu. Avant cela, personne ne croyait que c’était possible. Alors, nos responsables doivent arrêter de perdre du temps. Ils doivent signer un nouvel accord pour ramener les otages, et on pourra enfin reconstruire nos vies. Parce que là, on vit un cauchemar. »
 
Après le fiasco sécuritaire du 7 octobre, des observateurs prêtent aussi à Israël l’objectif de vouloir rétablir sa capacité de dissuasion. Elle s’exerce probablement dans les frappes sur le Liban et la Syrie, pour éliminer des chefs des forces iraniennes et du Hezbollah. Mais, à Gaza, le lourd bilan des bombardements et la situation humanitaire dramatiques qui en découle ont un coût politique énorme : un isolement croissant de l’État hébreu et des procédures qui s’accumulent devant la justice internationale.
 
Le samedi 6 avril, le mouvement palestinien Hamas a d'ailleurs indiqué qu'il « ne renoncerait pas » à ses exigences pour un cessez-le-feu avec Israël, tout en annonçant l'envoi d'une délégation aux discussions prévues au Caire. « Les demandes de notre population et de nos forces nationales sont un cessez-le-feu complet, un retrait des forces d'occupation de Gaza, le retour des déplacés dans leurs quartiers, une liberté de mouvement, assistance et abri pour la population. Et un sérieux accord d'échange d'otages », indique un communiqué du mouvement islamiste palestinien cité par l'AFP.
 
Autre déclaration, celle du patron du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Martin Griffiths, qui a demandé que « des comptes soient rendus pour cette trahison de l'humanité » représentée, selon lui, par la guerre depuis six mois entre Israël et le Hamas à Gaza.
Dans les camps de Cisjordanie, l'autre front
À l'intérieur, dans la société israélienne, les divisions ressurgissent. Les manifestations ont repris à Jérusalem et à Tel Aviv. Les manifestants réclament la fin de la guerre, le retour des otages, et même des élections anticipées.
 
Depuis six mois, il y a le front à Gaza, mais il y a aussi celui, sous les radars, de la Cisjordanie occupée qui vit tétanisée – et particulièrement ses camps de réfugiés – par un déferlement de drames divers et de deuils quotidiens. Ce front n'est pas nouveau, Israël le mène depuis plus de deux ans, mais les raids ont augmenté en nombre et en intensité. Les morts se comptent par centaines, les résidents parlent de punition collective, leurs infrastructures sont visées et leur vie quotidienne rendue impossible.  

RFI

Dimanche 7 Avril 2024 - 10:36


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