C’est par un nouvel appel à la paix que la présidente Catherine Samba-Panza a ouvert cette table ronde. Face à elle se trouvaient trente trois personnalités centrafricaines - issues de la société civile, des mouvements politiques, mais aussi des religieux, des opérateurs économiques et des représentants des groupes armés qui, ensemble, vont discuter à huis clos pendant trois jours.
En réalité, cette réunion vise avant tout à mettre autour d’une même table des gens qui ne se parlent plus forcément. Ainsi, jusqu’à jeudi, ils partageront leurs revendications, leurs analyses et leurs propositions. Au bout de ces trois jours, ils auront dégagé le cadre et les pistes de discussions qui auront lieu lors du futur dialogue national pour la réconciliation.
« Vous devez tracer des voies dans lesquelles le peuple doit se reconnaître », a déclaré Catherine Panza-Samba, à l’ouverture des travaux, balayant également certaines accusations.
« Depuis le 20 janvier, la priorité sécuritaire et l’urgence humanitaire ont semblé occulter les autres préoccupations que sont la réconciliation nationale et le dialogue politique. Il n’en est rien. Il s’agit d’un engagement permanent », a tenu à préciser la présidente Catherine Samba-Panza.
Il s’agit d’une préoccupation que devra mettre en forme le gouvernement de transition dont le réaménagement – annoncé début mai – se fait toujours attendre.
L'ONU s'inquiète d'une partition de la RCA
Dans son rapport préliminaire, la commission d'enquête de l'ONU exprime une « très sérieuse inquiétude » suite à la réorganisation de la seleka qui a tenu son Congrès à Ndélé les 8 et 9 mai dernier.
Bientôt, l'ONU aura 12 000 hommes déployés en RCA et manifestement, elle n'entend pas laisser le moindre espace aux velléités sécessionnistes. Dans son rapport, la commission d'enquête de l'ONU estime que la selaka qui s'est réorganisée dans ses fiefs du Nord emprunte le même chemin que les Forces nouvelles ivoiriennes en leur temps. La création d'un nouvel état-major, de directions de la gendarmerie et de la police indique clairement une volonté de créer un un gouvernement parallèle pour les régions du Nord, indique l'ONU qui y voit le premier pas vers un séparatisme qui ne dit pas son nom.
Des inquiétudes qui font écho à celles exprimées par le gouvernement de transition. Pour l'instant, les responsables de la seleka nient toute volonté séparatiste.
Pourtant, lors du Congrès de la seleka de mai dernier, les documents d'étapes indiquaient clairement une volonté séparatiste. Par la suite, toute mention en a été rayée dans la déclaration finale, plus politiquement correcte. Mais si elles sont pour l'instant masquées, force est de constater que les tendances sécessionnistes existent bel et bien.
Source : Rfi.fr
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