Une cinquantaine de maisons qui servaient à loger les travailleurs d’une sucrerie aujourd’hui fermée, mais aussi des tentes installées à au moins deux endroits près du village de Kiliba : voilà les infrastructures qu’occupent entre 750 et 900 hommes armés, selon des ONG locales et la population sur place. Les habitants affirment voir régulièrement ces soldats dans le village le soir ou lors de patrouilles, tout comme des véhicules immatriculés au Burundi. Il suffit en effet de circuler dans les champs à 500 mètres du village pour apercevoir des tentes et des éléments vêtus de treillis aux couleurs du Burundi.
Quelle est la mission de ces hommes ? C’est justement la question que posent les habitants de Kiliba, situé à moins de cinq kilomètres de la frontière avec le Burundi, depuis plusieurs mois. Mais les autorités sont formelles : il n’y a aucun soldat burundais sur le sol congolais, assure le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. La mission de l’ONU au Congo a également démenti à RFI cette présence. Elle assure avoir envoyé quatre missions sur place.
Alors, qui sont ces hommes ? S'agit-il d'un contingent du pays voisin ? Ou d’Imbonerakure, ces jeunes du parti au pouvoir au Burundi. Là encore, Kinshasa, Bujumbura et la Monsusco démentent avec force leur présence. Enfin, d'après les populations sur place, ces jeunes Burundais Imbonerakure auraient disparu du paysage fin mai. De qui s’agit-il alors ? Pour avoir posé avec insistance cette question, deux acteurs de la société civile congolaise affirment avoir été victimes de menaces.
L’opposition demande d’une enquête
Suite à ces révélations de RFI, la population a commencé à réagir et tout d'abord l'opposition. Vital Kamerhé, président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) - troisième parti d'opposition - appelle à l'ouverture d'une enquête transparente de la part des autorités pour déterminer, avec précision, ce que font ces présumés militaires burundais en RDC.
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