y a ceux qui finissent systématiquement leur assiette, ceux qui ne peuvent pas s’empêcher de se resservir, ou encore ceux qui comptent les calories, au point d’en oublier ce qu’ils aiment vraiment manger ou non. Les premiers sont formatés par de mauvaises habitudes éducatives, les autres cherchent à “se remplir” par la nourriture, les derniers sont dans l’hyper-contrôle. Mais tous partagent un point commun : ils ne sont ni à l’écoute de leur corps, ni de ses besoins. Résultat ? Ils perdent contact avec leurs sensations alimentaires.
« Il y a réellement deux obstacles qui peuvent nous couper de nos repères, explique Gérard Apfeldorfer. Les régimes d’abord. Dès lors que nous cherchons à contrôler la qualité et la quantité de ce que nous mangeons, en faisant passer les critères diététiques et restrictifs avant notre plaisir, nous négligeons nos sensations alimentaires. » Le risque, à force de privation : craquer sur une tablette de chocolat, compenser la frustration par du grignotage compulsif.
« D’autre part, ajoute le psychiatre, se trouve notre difficulté à gérer nos émotions, que la nourriture a la capacité de calmer. L’ennui, la colère, la tristesse… Quand celles-ci sont fortes, nous réagissons dans l’urgence : nous voulons manger vite, beaucoup, et de préférence, des aliments riches, qui sont ceux qui nous apaisent le plus. » Et pourtant, il est possible de trouver du réconfort en mangeant, mais de façon plus mesurée.
La faim du ventre
Fin du repas. Repus, nous nous touchons le ventre, et d’un air satisfait, nous pensons « j’ai bien mangé, je n’ai plus faim. » Question d’habitude, d’éducation, de croyance, nous sommes nombreux à penser que notre ventre est notre meilleur allié. Il gargouille lorsque nous avons faim, se remplit et s’apaise lorsque nous avons mangé. « Et d’une certaine manière c’est vrai, admet Gérard Apfeldorfer, c’est notre ventre qui nous indique la fin de la faim : la satiété. Le signal arrive directement du tube digestif. Le souci, c’est qu’il faut attendre que la nourriture soit arrivée au niveau du duodénum (la partie la plus haute de l’intestin) pour que le message soit ensuite transmis au cerveau. C’est un processus qui prend environ quinze minutes. » Quinze minutes pendant lesquelles, bien souvent, nous avons continué de manger, croyant que nous avions encore faim. Et c’est pourquoi le « je n’ai plus faim » devient bien trop souvent le fameux « j’ai trop mangé »…
La faim en bouche
« Le deuxième siège de nos sensations alimentaires, explique le psychiatre, c’est notre bouche. C’est d’elle que partent les signaux de plaisir, la satisfaction, mais aussi le rassasiement gustatif : la fin du plaisir à manger un aliment. En pratique, voilà comment cela se passe : je mange un steak-frites. Après plusieurs bouchées, j’ai le sentiment, en bouche, que le goût du steak-frites ne me séduit plus. Je n’ai plus d’appétit pour ce steak-frites. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai plus faim du tout. Je vais donc me tourner vers un autre aliment. Mon dessert par exemple. » C’est donc grâce au rassasiement gustatif que nous avons la capacité de passer d’aliments en aliments, de manger varié, et équilibré, mais surtout de savoir quand nous avons mangé assez, en quantité, d’un aliment donné.
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