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Chronique
« La RTS propose à la vente le signal hertzien de la retransmission de la coupe du monde avec à la clé une interdiction de vente de temps d’antenne à la pub de boissons non-alcoolisées et de télécommunications fixe et sans fil. Au groupe walfadjri, le PDG Sidy Lamine Niasse accuse la RTS d’abuser de sa posture de dominant pour imposer une concurrence déloyale. Il invite ainsi les populations à se dresser contre cette dérive ». Voilà le point fait par Walf Grand-Place. C’est juste un simple choix, la presse est largement revenue sur cette sortie de M. Niasse. Le débat semble clair du côté de tout le monde. Seulement le PDG du groupe de Front de terre proteste contre cet état de fait, il en a le droit. Mais, ses arguments sont difficilement acceptables. Il appelle « les citoyens à protester contre l’abus de monopole de la RTS qui atteint leur droit ». Heureusement que personne n’a pas encore répondu. Vous avez le devoir de tout faire pour respecter votre mission d’information, d’éducation et de divertissement envers le peuple mais vous n’avez pas le droit de l’engager dans un combat qui n’est pas le leur. Certains pourront vous répondre comme ces fans qui se battent pour leurs idoles de lutteurs ou de chanteurs. Ce ne sera pas honnête ! Et la démarche semble encore plus indécente. En prétextant de la longueur de la procédure avec la commission africaine sur la concurrence déloyale basée à Ouagadougou, vous avez saisi les autorités sénégalaises. Pire, vous annoncez que Karim Wade a soulevé la question en conseil des ministres. Le fait de mettre ce dernier dans le jeu et d’établir un rapport avec les jeunes est indécent. Les sénégalais regardent la coupe du monde grâce à leur télévision nationale comme tous les africains avec l’union des radiodiffusions et télévisions africaines. Les radiodiffuseurs privés ont aussi leur projet, faire bouger les choses dans ce sens, un jour vous allez avoir l’exclusivité de diffuser une CAN et une coupe du monde. Nous demandons aux autorités de ne pas jouer le jeu de M. Niasse. Le football mondial et ses retombées sont organisés. Si elles ont de l’énergie à revendre, notre football est en chantier. A vos « vuvuzela » pour étouffer le discours des oiseaux de mauvais augures !
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L’école c’est le lieu où l’on enseigne ce qui instruit et forme, c’est le lieu d’acquisition des valeurs civiques. Le débat doit se poser présentement sur le travail à faire pour une nouvelle citoyenneté sénégalaise à partir de l’école. Un rappeur au nom évocateur, « new bi » (le cadavre) dit « qu’on est entrain de construire le pays mais on a oublié de construire les gens, c’est pourquoi les gens fuient pour laisser ici le pays ». Il faisait allusion à l’immigration clandestine qui a décimé des centaines de jeunes sénégalais. Juste pour dire l’importance du civisme à côté des débats politiques ou économiques. Le Président Wade disait qu’il était fier de faire beaucoup de nouveaux millionnaires, beaucoup de sénégalais entreprenant, mais ces gens sont devenus riches comment ? C’est une révolution accompagnée de scandales, de détournements, de perte de valeurs et de convictions, dans une société où l’on pense que tout peut se régler par la force financière. Revenant sur cette école où l’on doit construire le sénégalais de demain, le constant est qu’on y danse maintenant trop. Ces derniers jours, un magazine people de la place titrait : leumbeul à l’université. Le leumbeul est une danse sénégalaise mais faite souvent de manière obscène. Les journées culturelles sont transformées en séances de « tanebere », de défilés de mode, d’élections miss et Play boy dernièrement on parle aussi de miss diongoma. Nos 40% du budget destinés à l’éducation doivent permettre de trouver les personnes ressources qui vont réfléchir sur cette orientation catastrophique de notre école. Le Professeur Iba Der Thiam, qui a souvent travaillé sur cette question avec l’Unesco et même pour le compte de pays étrangers doit en parler au Président Wade. Dans un passé récent, les journées culturelles était de grands moments de débats, aujourd’hui les soirées musicales l’emportent sur tout. L’école, de la case des tout-petits à l’Université n’est malheureusement que le reflet de la société et c’est cette dernière qui est pourrie. Mais heureusement qu’on peut attaquer le mal à partir de cette institution. On dansait à l’école seulement aujourd’hui on en fait trop. Vous l’avez bien remarqué, vous le vivez peut-être malheureusement aussi, les coupures d’électricité sont bien de retour. Et pour combien de temps encore ? Personne ne sait, peut-être seuls le Président, le Premier ministre, le ministre de l’énergie, le directeur général de la SENELEC… Au moment où vous lisez ces lignes, vous êtes au courant certainement de cette affaire de découvert bancaire de 2,1 milliards effectué par le directeur général de l’Aser (Agence pour l’électrification rurale), vous vous rappelez de l’affaire du milliard de la SENELEC placé dans une banque étrangère par Samuel Sarr, à l’époque directeur général de la boîte. Dans cette question d’énergie, on se joue bien de la tête des sénégalais. Mais attention, le risque est trop explosif ! Le weekend dernier, au cours d’un débat radiophonique, un conseiller spécial vraiment spécial du Premier ministre a annoncé le début de la fin des délestages en 2011 et la fin définitive en 2012. Qui peut croire à Youssou Diallo, c’est son nom ? Lorsque le ministre de l’énergie annonçait la fin des délestages dans une semaine, c’était un 9 juin 2008. M. Sarr expliquait : « la reprise des coupures d’électricité à un déficit de 80 mégawatts constaté sur un réseau suite au non payement de redevances dues à GTI ». Ce n’était pas vrai mais c’était plus compréhensible que l’histoire de l’épervier qui a touché des câbles électriques ou le camion qui a heurté des poteaux. Vous avez remarqué cette fois-ci, la SENELEC ne communique pas. Nos amis préfèrent rester dans leurs coins et gérer des situations ponctuelles comme mettre des sites religieux hors délestage. Récemment à Ourossogui(Matam), le médecin-chef de l’hôpital faisait remarquer à travers les ondes d’une radio de la place que ses patients souffrent plus de la chaleur avec les coupures qui les privent de climatiseurs que de leur opération chirurgicale. Il faut oser nous dire ceux qui meurent faute d’électricité dans des hôpitaux ! Le Président nous disait de retourner à la bougie en attendant… Pourtant lors de ses sorties internationales, il défend partout que notre pays est loin d’être un pays pauvre ou encore pays pauvre très endetté. D’ailleurs, il faut juste dire que nous sommes inclassables. Vous voyez combien la réalité est très loin des chiffres et autres théories d’experts. Une proposition : et si on divise le pays en deux zones rurale et urbaine. La SENELEC s’occupe exclusivement de la zone urbaine et l’Aser celle rurale ? Mettez vos contributions dans le dossier, rapidement, un délestage est vite arrivé ! Ce mardi après l’annonce du rappel à Dieu du Khalife de Médina Baye, naturellement les télés et radios ont changé de programmes. C’était partout des chants religieux de la famille niasséne. Gloire à Dieu et à son Prophète Mouhamed(PSL). C’est le cas au Sénégal à chaque fois qu’un érudit d’une famille religieuse est rappelé à Dieu. Avant dix huit heures, l’info était sur beaucoup de sites d’informations et l’annonce était faite par les radios et télés. « Le khalife de Médina Baye, Serigne Ahmed Dame Niasse, est décédé mardi au Maroc des suites d’une maladie ». Pendant ce temps, c’est la musique sur WalfTV, Naby, Dieynaba Mballo… Et pour continuer naturellement le programme, Sa Ndiogou et Maty entament le « Népad Musical » après le flash de dix huit heures avec Arame Ndiaye. Un ami s’est exclamé « mais non seulement c’est le rappel à Dieu d’un Khalife Général mais Sidy Lamine le PDG du groupe est membre de la famille ». Comme si c’est lui qu’on attendait Sa Ndiogou annonce, en cherchant ses mots, « aujourd’hui est un jour… nous avons appris le rappel à Dieu du Khalife de Médina Baye… d’ailleurs Sidy Lamine est en route pour aller à Kaolack… » Et Maty de venir à la rescousse, « nos condoléances à Sidy et à … » Un arrêt brusque après «Amy Ndour » de Thione Seck et toutes les réflexions en « sénégalogie » de Sa Ndiogou. C’est trop léger comme suivi de l’info et de la programmation. Confraternellement !
Il est demandé au journaliste d’avoir des réflexes devant plusieurs situations de travail. Comme par exemple devant un entretien ou une interview ou sur le suivi de l’information. Mais tout cela doit avoir une limite comme pour dire les règles et leurs exceptions.
Seulement sous la recherche effrénée du scoop, de la concurrence, le journaliste oublie parfois ces règles élémentaires mais aussi fondamentales. Dans un entretien avec quatre éléments du MFDC libérés récemment par la Gambie, un confrère, correspondant de Sud FM en Casamance est allé peut-être très loin dans son jeu de questions -réponses. La ligne qu’il ne fallait pas traverser est certainement la précision sur les villages d’origine de ces combattants qui ont décidé de tourner le dos à la rébellion après plus de deux ans dans les geôles gambiennes. Dans les mouvements de rébellion, les opérations de représailles sont souvent menées contre les frères considérés comme défaillants et le MFDC ne fait pas exception à la règle. Si de simples citoyens qui n’ont jamais mis les pieds dans cette affaire ont du mal à aller dans leurs villages quel sera le sort de ceux qui étaient dedans et qui un jour ont décidé d’arrêter plusieurs années de vie et de vision après un tour chez l’ennemi ? Sur ce cas précis, on peut considérer que ces ex combattants sont bien connus par les autres membres du mouvement. Mais dans la situation actuelle de la rébellion, on ne sait pas qui est qui et qui fait quoi ? Qui est membre du MFDC et qui ne l’est pas ? Qui veut aller à la table des négociations et qui ne le veut pas ? Voilà ce qui explique peut-être les ateliers de renforcement des capacités des journalistes en zones de conflit avec de nombreuses organisations qui s’activent dans le domaine. Même dans notre travail de tous les jours, il est nécessaire de prendre en compte nos réalités sociales. La presse sénégalaise ne peut pas aller plus vite que la société sénégalaise. C’est juste un point de vue ! Occasion de saluer l’initiative du Synpics, qui à travers plusieurs sessions replongent les journalistes dans les questions d’éthique et de déontologie mais aussi des genres journalistiques. C’est la conjugaison de tout cela qui fait de la presse un beau métier et qui lui permettra de jouer toutes ses fonctions. Un syndicat ce n’est pas seulement la revendication pour de meilleures conditions de travail. Nous ne nous positionnons pas en donneur de leçons, il s’agit juste d’un débat. Les difficultés d’accès à l’information et à sa vérification sont une réalité dans des zones comme la Casamance. Et les confrères sur place sont bien conscients de leur rôle dans la recherche de la paix. En tout cas des éléments du MFDC semblent bien comprendre cela, eux qui ont à deux reprises demandé la participation de journalistes dans des groupes d’intermédiaires pour la reprise des négociations. A cela on peut ajouter toutes ces radios communautaires installées dans la zone pour apporter un plus dans cette recherche de paix définitive. Dans la course effrénée pour être toujours « partout à tout moment », le journaliste risque d’être obnubilé par l’information, le plus grave de voir la société un peu à l’écart. Nous sommes dedans en toutes circonstances. Nous devons l’avoir toujours en tête et c’est bon que quelqu’un nous le rappelle. Confraternellement ! |
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